13 Watts se situe à la jonction du blues pernicieux (le cri primal) et du rock venimeux (décibels en déluge) pour animer une voix à faire hurler les compteurs Geiger.
Précédemment, en duo-guitares, 13 Watts incubait. Pour répandre l’épidémie, avec ce premier album, le groupe est passé en triphasé. Il a gonflé le moteur avec une batterie pour tracter l’attelage et labourer les chairs jusqu’à la moelle.
Le tissu veineux de 13 Watts est irrigué par le blues du delta, les légendes du Mississippi, la country du sud, le rock blanc, l’électricité, l’urbanisme et l’industrie du rêve. 13 Watts diffuse le sang et la sueur d’une culture des arrière-cours et des chemins de traverse afin de mettre l’envers du décor sur le devant de la scène.
Derrière son apparente courtoisie, 13 Watts est un fauve en tension perpétuelle avec sa voix dangereusement nonchalante hantée par les démons de Lux Interior, Johnny Cash, Iggy Pop, Alan Vega, Lemmy Kilmister, Screamin Jay Hawkins et Mark Arm. Comme si elle marchait au fond des temps pour éviter les croche-pieds.
13 Watts de pur courant électrique ! Ouvrez le compteur !
Patrick Foulhoux