Originaires d’Outat El Haj, les musiciens d'Afrah ont appris la musique depuis l’adolescence auprès de Mohamed El Hayani, un ancien du village, reconnu pour son savoir-faire. Les relations entre les musiciens et leur professeur est assez atypique au regard des traditions marocaines en la matière, habituellement structurées sur un rapport de maître à élève. En effet, les membres de la troupe présentent Mohamed El Hayani comme étant leur « conseiller artistique » et entretiennent avec lui des relations très égalitaires, bien que teintées d’un profond respect.
Les chants d’Afrah, poésie et musique, sont issus du patrimoine populaire. Il s'agit principalement de chants d’amour et de séduction, parfois audacieux, mais aussi des conditions de vie des paysans et des classes populaires ; les chants peuvent également aborder des thèmes politiques ou inspirés de l’actualité comme l’émigration, la pauvreté, la solidarité… Dans les Mawwal (chant improvisé accompagné à la gasba seule) par exemple, le chanteur fait souvent référence aux actualités locales et internationales, voire au contexte-même du concert.
La musique d'Afrah est très représentative de la musique paysanne dans le Maghreb Arabe ; on retrouve certains de leurs rythmes et de leurs mélodies dans les régions rurales d’Algérie et de Tunisie. La danse prend une place importante, car les danseurs commandent aux percussionnistes les variations rythmiques, contribuant ainsi à la qualité de la musique par la qualité de leur danse.
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