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Artiste

DA*J*LA

Dajla a fait ses classes aux pays du fish and chips et de l'herbe iboga. Elle crée ce mois-ci l'événement avec la sortie d'un album d'afrodélic soul sublime. La soul française peut désormais revendiquer son talent.
«The meaning of Life», le dernier disque de Dajla, est bien l'illustration sonore d'un destin que l'artiste a taillé presque toute seule.
Si la chanteuse est aujourd'hui Nantaise, elle est née il y un peu plus de trente ans à Saint-Nazaire. Pour savoir jouer du clavier et de la basse, elle a commencé la musique à six ans. A 18 ans, avec Coltrane, Public Enemy et The Skatalites en tête, elle traverse la Manche, déterminée à s'évader. Elle vend de la fringue ska à Londres le jour (c'est l'époque de Madness) et joue du clavier la nuit avec un groupe de rock steady. En même temps, elle rêve d'aller au pays de Fishbone (groupe d'afro-rock-soul US légendaire), mais le billet d'avion est trop cher. Dajla est débrouillarde, elle a la rage, et s'épanouit aux côtés du groove, du rap et du rock. Elle veut chanter. Sa curiosité la pousse à partir pour deux ans à Paris en 1996 (en pleine vague hip hop française, NTM a déjà sorti Paris sous les bombes), pour retourner vite aux pays des Sex Pistols pour cinq années de plus, addict à la langue et à l'ouverture que les Anglais accordent à la musique. Elle a des tas de choses à dire et garde en tête l'idée d'enregistrer son truc à elle. Mais il lui manque le complice. Les errances et les rencontres sont des histoires qu'elle veut partager et mettre en musique.
Elle revient en France en 2002, à Nantes, où elle tombe sur Benjamin Bouton (un batteur multi-instrumentiste, producteur et fan des Roots), le partenaire rêvé pour accomplir un projet aux saveurs nu-soul. Un album sortira assez vite, quelques concerts suivront, dont Les Transmusicales à Rennes... Les droits d'auteur l'aident un peu à vivre. Un de ces morceaux sera vendu aux Etats-Unis pour illustrer une pub pour une crème glacée. Depuis, Dajla a fait un périple au Gabon, où elle apprend et enregistre au contact des musiques racines. Elle y retournera pour une cure d'iboga, une herbe magique issu de «L'arbre de la connaissance». Aujourd'hui elle sort The meaning of life, un deuxième album, celui de la maturité, réalisé par le fameux Benjamin. On y retrouve d'ailleurs Angelo Moore (ex-Fishbone devenu Dr Madd Vibe). Elle offre douze perles ultra-sexy et humanistes qui trouvent leur insolence et leur brillance dans le groove et le meilleur d'une soul contemporaine et sans frontière, patinée d'afro-jazz et de hip hop. Comme elle dit : De l'Afrodélic soul.

David Daunis