Elyas Khan est un compositeur et performeur, né à Londres. Nourri d'un héritage indo-pakistanais et d'une immersion (musicale et théâtrale) au coeur de la nébuleuse artistique new-yorkaise (où il s'installe adolescent), Elyas sillonne les routes du globe pour produire sa musique, de New York à Bombay, de Berlin à Casablanca. Instrumentations primitives et chaos électronique, voix soul et groove sexy, Elyas Khan concilie savamment références classiques comme Franck Zappa, Captain Beefheart, et cousins contemporains tels Animal Collective ou Caribou.
Brawl In Paradise, impressionnant premier album solo, fait suite aux deux sortis avec son groupe new-yorkais Nervous Cabaret (Nervous Cabaret, 2005 - Drop Drop, 2007), et à celui avec Gentlemen & Assassins (side-project monté avecSxip Shirey et Brian Viglione). Tous écrits et composés dans des villes distinctes, c'est Berlin et son historique NalepaStrasse FunkHaus (maison de la radio de la RDA) qui a été choisi pour ce nouveau long-format.
Étranger à l'immobilisme artistique et à toute chapelle musicale, Elyas Khan déconstruit, explore et confectionne adroitement de nouvelles expérimentations art-rock, post-glam, pré-révolutionnaires, se réclamant d'artistes définis avant tout par eux-mêmes, comme Peter Gabriel, Devo, Bjork, Radiohead ou M.I.A. Liberté extrême dans la composition et l'arrangement, Elyas Khan repousse les contraintes stylistiques et livre un album d'une densité et d'une singularité rares. Freak folk sur Just A Shadow, sophistication rock surLowest of The Low ou Cook The Ocean, minimalisme pop sur Bells, excursion baroque sur The River : autant d'atouts parmi tant d'autres qui rendent jouissive cette aventureuse première oeuvre en solitaire, faîte de constantes digressions, créée couche par couche, histoire après histoire ; à la manière d'un peintre, d'un sculpteur ; d'un poetic story teller, comme Elyas Khan aime se présenter.