La culte formation Elysian Fields a toujours navigué dans des eaux mystérieuses. Menée par l'énigmatique duo Jennifer Charles (chant) et Oren Bloedow (guitare), la musique née de leur collaboration est toujours restée inclassable. Elle honore la nature, le sexe, l'amour, le cycle de la mort et de la renaissance, le son du folk et des ballades jazz, entrelacée dans un romantisme à la fois langoureux et piquant. Connu depuis longtemps des publics européens où le groupe fut rapidement célébré, le paradoxe est que son art resta assez confidentiel dans son propre pays, les Etats-Unis, mis à part dans les milieux de la musique savante et avant-gardiste.
Mais le fait est qu' Elysian Fields reste avant tout un groupe New Yorkais. Oren Bloedow, qui grandit dans les 7O's sur les 53 et 3ème avenues, apporte non seulement son expertise de guitariste ingénieux, mais également son inégalable finesse en tant qu'artisan compositeur. Sa torride complice Jennifer Charles, artiste à la personnalité
secrète et impénétrable, parait connectée aux chansons par une source mystérieuse. A la fois poète et sirène, elle est dotée d'une riche voix de velours, colorant avec sensualité et extrême émotion les lignes de mots.
Queen Of The Meadow est le deuxième album d' Elysian Fields, paru aux Etats-Unis au début des années 2000 et fort malheureusement indisponible depuis de trop longues années dans nos contrées. Après un premier album (Bleed Your Cedar) déjà trés réussi, Queen Of The Meadow permettait de révéler à une audience plus large le dandy duo,
notamment avec la gourmandise pop "Bend Your Mind".
Entre inspiration jazz, romantisme noir et atmosphère cinématographique, Queen Of The Meadow brille par la diversité de ses influences et par l'alchimie Bloedow/Charles, les voluptueux arrangements du compositeur sublimant l'enivrante voix de la muse Jennifer. A la mémoire de Jeff Buckley que le groupe fréquentait, Queen Of The Meadow permet de comprendre pourquoi Elysian Fields est devenu si culte au fil des années (de Bleed Your Cedar en 1996 jusqu'au somptueux The Afterlife en 2009) et s'impose comme un des
albums indispensables du groupe. Indispensable tout court...
| 
| 
