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Artiste

Fast Forward

Issu des limbes d’un monde parallèle enfoui, une formation pas comme les autres, élabore un son en réaction au polissage ambiant qui semble s’être accaparé de nos congénères. Son nom Fast Forward.

Pour les amoureux de musiques extrêmes, ce patronyme en référence aux BPM élevés qu’ils déversent, n’est pas inconnu. Pour les autres, il ne devrait pas le rester très longtemps. Né en 1998 de l’union de Gjalp (chanteuse de GOTHIC, chanteuse et claviériste dans General Dub) et de Didier Ambact batteur pour des formations telles que Requiem, Treponem Pal ou Micropoint, ils se sont vus rejoindre en 2004 par Nitroben guitariste pour Stupéflip, Collapse, Marousse, General Dub.

Depuis ses débuts Fast Forward, fusionne les genres : HARDCORE, METAL et INDUS, élaborant un univers en forme de guérilla sonique, où tous les coups semblent permis. Les maxis et les ep’s s’enchaînent sur les labels Xunk, Moloko, Epilleptik, Toolbox, PKG, Epiteth… La révolution est en route à coups de rythmiques coups de poing, de guitares incendiaires et de vocaux dévastateurs. Les murs tremblent à chacun de leur passage. Les oreilles en prennent pour leur grade.

Fast Forward développe une musique sans concession qui voient entrer en collision les peurs et les angoisses d’un monde en déliquescence s’approchant chaque fois un peu plus du chaos, sans pour autant chercher à livrer un message quelconque.

Inspiré de contes gallois écrits au Moyen-âge (qui faisaient le récit de la royauté du Pays de Galles mêlé de mythologie celtique) dont il tire son titre, Mabinogion, le nouvel opus de Fast Forward est une plongée dans une matrice puisant son énergie dans cette rage qui habite profondément ensevelie en chacun de nous et qu’il a fallu apprendre à canaliser, dans un quotidien gouverné à coups de règles et de codes auxquels il faut se plier.

Une musique qui puise dans les racines de notre histoire que certains aujourd’hui cherchent à changer et nous faire oublier par le biais de la mondialisation galopante, élevant les structures d’une nouvelle société égalitariste et totalitaire, où le bon goût serait l’apanage d’une certaine élite.

Pour appuyer la diversité et l’ouverture d’esprit quitte à nous perdre dans un dédale de confusions, les textes alternent les langues, passant de l’allemand au gaulois en faisant un détour par l’anglais et le français, odes primitives et guerrières qui font appel aux forces obscures de la raison. Les climats se font lourds et suintants sur “Revenge”, les vocaux n’étant pas sans rappeler The Young Gods. Avec “Sacrifice” le dancefloors se voit envahir par une horde de rythmes mouvants aux guitares tourbillonnantes, les charleys ouverts s’amusant à faire danser les morts sur un champ de bataille à ciel ouvert. Des barbares teuffeurs gorgés d’amphétamines slamment sur les beats mitraillettes de “Slaughter Retreat”, ouvrant la perspective d’un “Converge” versus electro hardcore. L’instrumental “Marudiat Es Atrebatia” voit le breakbeat faire une incursion dans un chaudron de métal en fusion.

Oui, l’univers de Fast Forward pourrait créer le malaise chez certains, réveiller des désirs de meurtres chez d’autres, mais les titres de Mabinogion ne laisseront personne insensible, créant des réactions en chaîne où les forces antinomiques qui régissent les hommes depuis leurs débuts se mettent en branle afin de mettre en évidence que toute personne qui se respecte est habitée de bons et de mauvais sentiments, de pulsions violentes et de bonté extrême, de compassion et de répulsion.

Sur Mabinogion, la technologie s’accouple à l’organique offrant le postulat de comment sera composé le futur de générations mutantes, vouées à jongler sur les précipices d’un monde arbitraire qui devra choisir de son destin, sans pour autant oublier ses origines et celles de générations précédentes, faisant la part entre animalité et sacralité.