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Artiste

Jamalski

Jamalski, agitateur depuis 1991. Ce n’est pas un slogan marketing. Quel MC autre que ce natif de New-York peut se targuer d’avoir à ce point affolé les compteurs à BPM, hystérisé clubbers et ravers, explosé les barrières entre hip-hop, ragga, jungle, funk, house, dub, techno, drum’n bass ? De son premier featuring chez KRS One en 1990 à cet incendiaire Ruffnecks revenge, Jamalski s’est toujours situé au-delà du cliché, de la facilité, des genres bien établis.

Quand il raconte sa vision de la drum & bass à travers cet album, Jamalski se décale d’emblée de ce qu’on croit savoir : « Pour moi la drum c’est du punk-rock futuriste, un son vraiment underground, qui bien sûr doit beaucoup au hip-hop, au dub, à la scène rave ou à la techno de Detroit mais aussi aux Bad Brains et à tous les artistes qui font exploser les barrières musicales… Je fais partie de ceux qui ne font pas de la musique pour plaire aux programmateurs des FM ».

La force de cet album, c’est d’avoir réussi à faire entrer sur CD l’énorme charge d’adrénaline que Jamalski balance à chaque fois qu’il prend le micro en live. Et ce son-là, la vibration des sound-systems, les amplis à la limite de la rupture, les beats rageurs, se retrouvent ici.

L’Internationale de producteurs dont le MC s’est entouré ne sont pas du genre à faire dans le poli ni dans le correct : venus de France (Brusco, Kafra, Chakal 900…), de Belgique (System D), du Canada (Capital J) ou de Norvège (Future Prophecies), les sons sont aussi hargneux, électrisants et sans concession que les lyrics et le flow de Jamalski lui-même.

Bref, cet album est juste énorme, un pavé lancé à pleine volée dans la vitrine d’une industrie musicale qui voudrait vendre les disques comme des yaourts à des consommateurs bêtes et disciplinés.

« Moi je n’ai rien contre les voitures ou les fringues, je pense juste qu’il faut faire appel à l’intelligence des gens et à leur originalité plutôt que de les pousser à consommer toujours plus. Je me sens engagé dans une bataille. Je manie une forme de violence dans les mots à titre de métaphore. Le fond du message est positif : bouger pour se remettre en question, briser les frontières, nouer des liens entre les peuples et les musiques, repousser les limites… »

Quelques dates :

1990 : KRS One confie le micro à Jamalski sur Seven Dee-jays de Boogie Down Production (album Edutainment). La même année, il performe pour la première fois en France, avec, entre autres, aux platines, Cut Killer et Kheops.
1993 : sortie du premier album Roughnecks Reality (Sony)
1994 : Jamalski lance Concrete Jungle, la première résidence jungle à New-York, dans le Village, où il invite Shy FX, UK Apache…
1995 : Jamalski rallie la scène club et rave de San Francisco qui devient à l’époque le principal foyer de diffusion de la jungle aux Etats-Unis.
2000 : Direction l’Europe.
2005 : Ruffnecks Revenge, premier album 100% Jamalski depuis 1993.