Alors que l'on s’approche gentiment de la deuxième décennie du 21ème siècle, il est temps de poser la question essentielle : Quel est le futur du Rock 'n' Roll ?
Est-ce que nous allons continuer longtemps à recycler les vieilles recettes jusqu’à ce que mort s’ensuive -3 accords, boum tchak boum– à singer le passé et à s’agenouiller pour prier devant l’autel de Jerry Lee Lewis, des Ramones ou des Cramps ? Ou allons-nous plutôt aller de l'avant et introduire de nouveaux concepts dans le Rock ‘n Roll ?
Allons-nous exclusivement nous borner à suivre les traditions musicales de l’Hémisphère Occidental ? Ou allons-nous fouiner et décloisonner la chose, trouver notre inspiration aux 4 coins du globe, jouer un Rock ‘n‘ Roll réellement transmondialiste ?
Il est temps de repousser loin nos horizons et de défricher de nouvelles terres, il est temps d'arrêter les conneries et de jeter les mouchoirs morveux de nostalgie... et si ce processus d’évolution prend la forme de King Automatic, bon sang c'est tant mieux.
Ce Gentleman puise son inspiration dans le Rocksteady jamaïcain le plus enfumé, le Rhythm‘n’Blues pas net, le Bebop de Mingus et les percussions tribales d’Afrique occidentale pour ne citer là que quelques sources. En plus de cette diversité musicale, King Automatic libère le Rock ‘n’ Roll des clichés lyriques et éculés du genre : “I picked up my baby in a ’59 De Ville, we tore through the city seeking cheap thrills”. Pas de niaiseries de ce genre, non Monsieur. Ici, un authentique travail de songwriter est à l'oeuvre, ciselé comme au bon vieux temps du trafic de diamants bruts, diamants que l'on voyait ensuite sertis sur les bagues des jolies dames. Ceci ajoute un intérêt supplémentaire et plus que bienvenu à cette musique sur laquelle nous aimons tous boire, danser et faire des bébés.
Après avoir officié en tant que batteur dans le groupe garage français Thundercrack au milieu des années 90's, King Automatic repart seul et prend un virage radical au début du nouveau millénaire en injectant une nouvelle dimension dans son répertoire. One man band atypique, il reste inclassable
dans cette discipline.
Sur scène, il sample claviers, guitare, harmo, maracas, il chante, cogne tambours et caisse claire en assignant de frénétiques coups de cymbales à ses riffs de guitares, créant ainsi un paysage sonique inouï – en fermant les yeux tu jurerais entendre un big band primitif au grand complet, mon pote.
Avec son nouvel album “In The Blue Corner” paru sur Voodoo Rhythm Records, encore plus éclectique que ses deux précédents, il a une fois pour toutes largué les amarres, pris la mer définitivement libéré des entraves et des contraintes Rock ‘n’ Rollesques traditionnelles et son voyage l’a amené dans des contrées étranges et exotiques... Mesdames & messieurs, venez rejoindre King Automatic dans son unique odyssée et explorer le Rock ‘n’ Roll du monde entier !
Marc A. Littler