Difficile d’écrire l’histoire d’un duo qui cultive l’anonymat comme religion, l’imprévisible comme vertu. Les Boucles étranges évoluent dans l’univers techno, au sein d’une sphère free party qu’ils ont longtemps fréquenté, depuis leur épiphanie techno en 1992.
C’était lors de l’arrivée en France des Spiral Tribe, la tribu anglaise mythique qui fit des ravages dans les esprits des frenchy’s…
Fleur & Chris n’échappent pas à la règle : leur groupe de rock passe au placard, le duo investit l’univers technologique et commence à développer ce son hypnotique, véritable marque de fabrique qui fidélise des amateurs de plus en plus nombreux.
Pour se confronter au dance floor, le plus simple, ce sont les free : schéma scène ouverte, où seul le talent sert de révélateur. Ca marche.
Au fil des années, les Boucles étranges se voient conviées dans différentes raves, courent les événements électro, investissent progressivement les clubs. Les K7 font office de bouche à oreille, se diffusent à foison, s’échangent avec des airs de conspirateurs. Car autour du duo une légende se crée : la techno aussi aime les rumeurs, les mystères.
Les Boucles étranges sortent quelques maxis sur le légendaire label Network 23, ce qui attise les esprits. C’est juste une histoire de rencontre, de respect… Elles se préservent d’une certaine médiatisation. S’expriment au travers du live, des disques, des sons, ces boucles d’hypnose greffées à des sonorités étranges, qui captivent les teufeurs de tous horizons.
Les Boucles Etranges pratiquent l’improvisation live. Dénaturent la notion de durée, lancent samples et boucles à l’infini, jouant parfois plusieurs heures.
Des créations de morceaux mais pas « au sens propre du terme », plutôt l’élaboration d’un climat, d’une ambiance portant les danseurs vers une autre dimension.
Les Boucles cherchent l’échange, le contact, avec leur auditoire. D’où peut être l’attente si longue avant ce premier album… Aujourd’hui mature, expérimenté, le duo s’est lancé dans l’aventure d’un opus longue durée.
Et ne déçoit pas : PSI offre sur disque tout ce que l’on aime chez les Boucles étranges, ces breakbeats captivants, ces boucles hypnotiques, et cette impression bizarre de se perdre dans un univers étrange, lynchien, au fil de l’avancée du disque…