Du post-pop-rock de « Purr », jusqu’à un album plus intimiste en 2006, Thomas Mery n’a cessé d’explorer. Il continue aujourd’hui en français et en anglais, soutenu ici par une clarinette, là par un habile duo basse/batterie. Bouleversant.
Thomas Mery est une figure aussi rare que précieuse de la scène musicale française et européenne. Il marque les esprits dès 1996 au sein du groupe Purr (chant et guitare principalement). Le groupe fait ses débuts avec une pop-noise teintée de jazz puis développe un post-rock aux arrangements fouillés, plus matures : deux albums sortiront sur Prohibited Records (Prohibition, Héliogabale, Berg Sans Nipple, Herman Düne …).
Démarre alors pour Thomas l’aventure solitaire. Un nouveau chapitre, celui de la recherche. D’électrique, la guitare devient acoustique. Des paysages sonores épurés, nuancés et changeants avec 2 EP autoproduits puis un album solo, « A Ship, Like a Ghost, Like a Cell » en 2006 (Dora Dorovitch / Shif-t / Discograph), où l’héritage folk, plus anglais qu’américain, est transcendé par une modernité sans concession. Arpèges, finger-picking, souffles et articulations vocales esquissent le contour de dix morceaux en anglais, instantanés autobiographiques et impressions fugaces. Intime et exigeant.
Ce travail d’artisan, cette précision de l’impression et cette volonté de dépassement se révèlent plus que jamais sur son EP, « Des Larmes Mélangées de Poussière » ( Ohayo Records / Bs Records ). Trois morceaux multilingues (français, anglais ou portugais) sur lesquels se mélangent voix, guitare acoustique, clarinette, basse, batterie et textures sonores. Arrangés avec l’aide des 2 autres membres de Purr, Jérôme Lorichon (échappé de Berg sans Nipple) et Stéphane Bouvier (musicien de tournée de Yann Tiersen). Ces morceaux apportent une autre pierre à un édifice en permanente construction. Miguel Constantino (responsable entre autres des enregistrements de Papier Tigre, Centenaire ou Passe Montagne) a enregistré et mixé le disque mais aussi posé quelques accords sur une magnifique reprise du brésilien Paulinho Da Viola.
De l’agilité de son jeu de guitare à la force de sa voix, « Des Larmes Mélangées de Poussière » fait la preuve de la maturité artistique de Thomas Mery. Il y déconstruit et transfigure les codes de la folk et de la chanson pour façonner une musique aussi moderne qu’intemporelle, personnelle et non référencée.
Sur scène il se présente tour à tour seul ou accompagné. Quand cela est possible la formation complète avec basse/batterie/clarinette/electronics peut être réunie. A d’autres moments seuls certains instruments viendront enrichir la trame guitare/voix, selon les conditions proposées.