Tant d’années après sa mort, un pan de l’oeuvre de Jacques Prévert, peut-être le plus fort, reste méconnu du grand public. C’est le Prévert insoumis, révolté, le Prévert qui décrit avec tant de vitalité son incompréhension du monde qui l’entoure.
A l’occasion du documentaire «Jacques Prévert, Paroles d’un insoumis», réalisé par C. Clavel pour France 5, Nevchehirlian met en musique «Tentative de description d’un dîner de tête à Paris-France». C’est une révélation. La langue de Prévert trouve dans la voix de Frédéric un écho et une modernité insoupçonnés. Eugénie Bachelot-Prévert, petite fille du poète, ne s’y trompe pas, convaincue par l’interprétation et la mise en musique de Nevchehirlian, elle lui propose de poursuivre le travail en lui ouvrant le catalogue des textes qui n’avaient pas fait l’objet d’une orchestration, dont certains inédits. Un Prévert intime et engagé, insoumis et amoureux, mis en musique dans une veine folk et rock lo-fi. Du texte déclamé à la chanson, la langue de Prévert résonne dans la voix de Nevchehirlian avec une actualité provoquante.