"Où en est la scène metalcore en France ? Le métal n'a pas toujours une bonne réputation et il subit différents clichés qui ont la vie dure. Malgré cela il est indéniable que notre communauté est bien plus ouverte d'esprit que certains amateurs de musique qui n'en font pas toujours preuve...petit à petit, je dois dire que cette culture arrive à se faire tolérer dans ce pays. A force de soutien, des petits groupes locaux se développent de plus en plus et nous montrent jusqu'où les sensations du genre peuvent aller nous séduire. En voici la preuve avec Unleashing The Beast. Non je ne vous parle pas de l'album heavy metal de Saxon datant de 1997 mais bel et bien d'un groupe français originaire du Mans formé en 2010 aux influences ô si charitables : As I Lay Dying, Parkway Drive, Breakdown Of Sanity ou encore The ARRS ! Si vous ne les connaisssez pas encore, le groupe est composé de Gary au chant crié, Benjamin à la guitare et au chant clair, Dylan à la basse et Kenny à la batterie.
En 2012 ils avaient sorti un premier EP, les voici maintenant avec une belle production chez le label M&O music «Jusqu'aux Dernières Heures». Enregistré, arrangé et mixé par les certains Amael Durand et Nicolas Delastrade de NDSE Recordings, (Betraying The Martyrs, Novelists, Shoot The Girl First), la bande nous plonge dans un univers lourd mais qui reste tout de même trés atmosphérique, mélodique et bourrin à souhait avec des paroles marquantes tournant autour des différents sentiments d'un homme dépourvu de liberté. Pour la petite anecdote, j'avais contacté le chanteur et proposé mon idée de chronique. Deux semaines plus tard, lorsque je me décide enfin à faire le ménage dans ma boîte aux lettres, j'aperçois le CD promo sous mes factures ! A la hâte donc, je décide de l'étudier dans mon appareil de dynamitage.
On entame ce skeud avec «XXI.XX.II», une intro ou le groupe nous plonge dans une atmosphère de bourrasque avec une mélodie à la guitare puis un battement de grosse caisse qui nous laisse penser à un battement de cœur pressant. Le riff arrive vite avec une partie de batterie martyrisée qui prend la relève annonçant le début d'une sorte d'hymne à la Carpe Diem, «Memento Qui Pulvis Es». Les sujets abordés ont beau être majoritairement sombres, celui-ci fait l'exception à la règle puisque le message de ce morceau et clairement de profiter de la vie et de l'instant présent. La voix du chanteur semble arriver de loin ce qui bonifie le style ! Le groupe semble avoir trouvé une certaine maturité et enchaine ses morceaux sur refrains entêtants et riffs musclés.
«C'est français mais limite on s'en rendrait pas compte tellement ça sonne ricain», ce fut ma première impression en écoutant «Chrysalide». leur premier single et troisième titre de l'album. On retrouve toujours cette même ambiance lourde avec ce bombardement de fûts, des guitares clean aux sons saturés, sur «Sous ce ciel de feu et d'acier» avec un refrain accrocheur ou encore «Habilles dans le silence de tes cris». Mais le groupe ne néglige pas de nous proposer un moment de douceur sur l'interlude «Die Luminis» avec un solo de guitare qui vous transportera sûrement pendant près d'une minutes ving sept. C'est court et on aurait envie d'en redemander ! C'est peut être le petit truc qui manque à cet album bien qu'il y ait un mix au début de «Ce qui me dévore». Quelques effets de plus n'auraient pas été de refus mais je vous conseille d'écouter l'album jusqu'au bout...
Pour conclure, Unleashing The Beast délivre pour son premier album une musique accessible, brutale et mélodique à la fois où les textes sont exclusivement en français, un bon groupe de metalcore qui fluctue le genre. Deux voix s'opposent entre des cris «growl» et un chant clair qui nous semble venir de loin... un album aux diverses ambiances qui provoque des émotions tant dans les textes que dans la composition. Le choix du français est bien maîtrisé et les mélodies s'accordent parfaitement au chant, tout s'empile bien. Un sentiment général d'espoir se fait ressentir dans cette noirceur et je dois dire qu'au niveau visuel, l'artwork est de belle qualité et vous mettra en appêtit ! Il reflète exactement le ton principal des douze titres : obscur, symbolique et résolument moderne. Le groupe a acquis un bonne base et on ne peut s'empêcher d'imaginer la suite de leurs parcours qui ne peut qu'être meilleure...Un dernier conseil : n'attendez pas les dernières heures pour les voir en live !
01. XXI.XX.II
02. Memento Qui Pulvis Es
03. Chrysalide
04. Laissez parler la colère
05. Mensonges pour promesses
06. Tuer ces idoles
07. Die Luminis
08 . Sous ce ciel de feu et d'acier
09 . Ce qui me dévore
10 . Habilles dans le silence de tes cris
11 . Dans l'ombre
12 . Jusqu'aux dernières heures "