Piste - pour « point », Pirkko - un prénom féminin, 22 Pistepirkko est communément traduit ici par 22 Coccinelles. Allez savoir pourquoi ! Né à Utajärvi, un village au nord de la Finlande en 1980, sur les cendres du groupe punk Matti Mätä & SS, le trio le plus célébré de Finlande a toujours eu pour credo « Fais ce que tu as à faire, tâche de rester ouvert sur les nouvelles tendances, sois aventureux mais reste digne, écris des chansons fortes, drôles ou tristes, des vraies histoires pour les vrais gens ».
Après des débuts hésitants mais ô combien créatifs - le minimaliste Piano, rumpu o kukka (84), interprété en finnois et The kings of Hong Kong (87), qui servira de tremplin international - PK (chant, guitares), Espe (batterie) et Asko (basse, claviers), trouvent enfin leur voie et un public, qui grossit à la faveur de concerts sauvages, uniques et mémorables. Souvent assimilé à un croisement habile de Dylan, des Ramones et Neil Young... les Finlandais n'en ont jamais fait qu'à leur tête. Le hip hop, la révolution électro ou la cosmo pop (et notamment le blues de l'Africain Ali Farka Toure) affectent leur vision de la musique, et les trois amis s'immergent dans la culture du sample et de la musique orchestrée sur ordinateur. Sortent successivement l'expérimental Rumble, city la la land (94), le sombre Eleven (98) et le quasi électro pop Rally of love (01), produit par l'excentrique Per Sunding (Eggstone). Après une longue tournée en 2002, le groupe décide de faire une pause et s'interroge sur la suite à donner à l'aventure 22 Pistepirkko. Il n'aura pas longtemps à attendre des réponses claires à ses questionnements. 22 Pistepirkko est de retour en 2005 avec Drops & kicks, un album polychrome, composé de pièces brutes ("Door to door man"), chamaniques ("Midnight owl"), impétueuses ("Rat king", "Not so good at school"), mais aussi de solides pop songs ("Second thoughts", "I knew"). Vingt deux chansons (un hasard ?), brillantes et honnêtes qui remuent les sens, et séduisent l'ouie.