Écouter la radio
Rechercher sur wikimic.org...
Artiste

Mad River

KIM OHIO FUZZ, ex bassiste du groupe country punk psychédélique Witches Valley, s'empare du micro et rejoint le guitariste FABRICE aux riffs punk-glamours martelés par les rythmiques garages de Damien Chauvet.
Une règle non écrite veut que chaque demoiselle s'emparant d'un micro se transforme en insaisissable peste. Bien sûr Kim Ohio Fuzz ne déroge pas à cette règle puisqu'elle prend un malin plaisir à faire rimer boys avec choice, histoire de bien rappeler qui mène les opérations. C'est elle la chanteuse, elle a autrefois officié au sein des Witches Valley, et elle qui donne aussi la direction. C'est qu'il s'agit tout de même de rock, comprendre une musique musclée et non pas de variéte ! Ses deux compagnons de route, Fabrice (guitariste) et Damien Chauvet (batteur) sont en apparence aussi discretsqu'efficaces, on ne les entend que par instruments interposés, ce qui n'est déjà pas mal, et on reconnaîtchez eux un grand mélange d'influences punk et de dernières tendances arty, celle de l'école new-yorkaise. Mais Fabrice est également le compositeur de tous les titres, aidé parfois de Kim, celui qui porte les morceaux et aussi le groupe sur scène. Avec son jeu tendu à l'extrême il se révèle vite comme l'homme de la situation. Rappelons-le, les Mad River ne sont que trois, qui plus est sans bassiste. Les Mad River ne sont pas l'instrument d'une jeune demoiselle en furie, mais une vraie entité tricéphale!
Pas besoin de nom ici, puisque les meilleurs groupes nagent toujours en surface, pourtant Mad River a mis un long moment à accoucher d'un vrai premier album. Ni une maquette ni un CD single, non un 12 titres avec une durée avoisinant les 43 minutes comme au bon vieux temps du vinyle, avec forcément un titre référentiel « Lonely Are The Brave » (en français : « Seuls Sont Les Indomptés »). Le nom d'un western du début des années soixante, dont l'histoire est celle d'un authentique cow-boy, campé par Kirk Douglas, qui se retrouve perdu dans un monde moderne parce que ses références et ses repères ont totalement disparu... Un raccourci avec des jeunes gens ayant grandi en écoutant une musique d'un autre âge n'est en aucun cas fortuit. Ce qui n'empêche pas les Mad River d'aimer toute sorte de musique, oui, même le rap et l'électro, qu'ils écoutent volontiers. Il n'y a chez eux aucune envie de vivre en autarcie complète, simplement le courage des braves, ceux qui croient dur comme fer en leur potentiel, en leur art. Et il est pour eux impensable que d'autres jeunes gens n'aient pas les mêmes goûts. La naissance récente d'un retour du rock sur le devant des médias en est la preuve, les Mad River ne sont pas seuls !

C'est donc l'histoire d'un partage, celui d'une passion née de longues heures passées à écouter les productions des lointains cousins Américains et se dire que l'on pouvait faire la même chose, ici du côté de Paname. Pour cela, pas besoin de copier, juste du travail pour trouver sa voie. C'est chose faite. Pas question ici d'exaction hard-core ni de gros riff métal, plutôt des mélodies musclées toutes en retenue. Un rock qui rappelle celui des Buzzcocks avec un zeste de Dinosaur Jr et de Yeah Yeah Yeahs décliné en anglais. Une langue qui permet de jeter un voile pudique sur des histoires de filles et de garçons qui se cherchent, se trouvent parfois, tout en sachant que rien n'est jamais fixé. C'est la métaphore de ce nom de groupe, une rivière folle que rien ne peut arrêter et qui sait se transformer en lac ou bien en chutes vertigineuses. Seuls les braves qui suivent son cours sauront ce qui les attend. Une aventure en temps réel et surtout à dimension humaine.

Ce premier disque de Mad River donnera lieu à des prestations scéniques, des apparitions en salle ou en festival. Des moments forcément rares car ce n'est pas tous les jours que l'on entend du rock. On a hâte de découvrir en direct live les morceaux que sont «Down By The River», «Fuck The Roots» ou encore «Concrete Criminals». Un demi-siècle après sa naissance le bébé se porte bien et a encore de beaux jours devant lui. La preuve !